Dis-moi qui tu es et je te dirai quel yoga pratiquer
Hatha vs Vinyasa, ashtanga, yin, kundalini, katonah… dans la jungle des différent types de yoga, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Pas d’inquiétude, Le Yogascope sort sa lanterne pour éclairer le chemin de votre éveil spitituel…
C’est quoi le yoga ?
Petite piqûre de rappel : le yoga une philosophie s’appuyant sur 8 piliers textualisés par le sage Patañjali dans ses fameux “Yoga-Sûtras”. Ces différents préceptes édictent un ensemble de règles à suivre pour atteindre l’éveil de la conscience, le samādhi.
On l’oublie souvent, dans sa définition primaire et originelle, le yoga ne se résume pas aux exercices physiques sur lesquels on se focalise de nos jours. « Asanas » (ou « postures ») n’est que le troisième pilier de cette liste et lui seul se réfère directement à une pratique physique ! On peut dire qu’il y a « yoga » et « yoga ».
Pourquoi existe-t-il tant de styles de yoga différents ?
Patañjali a conceptualisé le yoga au deuxième siècle avant J.-C. Vous imaginez donc bien que beaucoup ont eu largement le temps de réinterpréter ces écrits à leur sauce… Néanmoins, résumer ici l’évolution de la discipline à travers les époques risquerait de vous endormir et ne vous éclairerait pas d’avantage sur ses styles modernes (pour en savoir plus, on vous recommande le livre de Marie Kock Yoga une histoire monde). Mais il y a tout de même deux ou trois choses à savoir…
En s’appuyant sur les préceptes de Patañjali, Sri Krishnamacharya (1888-1989) a largement contribué à l’essor du yoga moderne tel qu’on le connait. Les courants de yoga dynamique se déclinent pour la plupart de son enseignement. Deux de ses disciplines, B. K. S. Iyengar (1918-2004) et Sri Krishna Pattabhi Jois (1915-2009), ont d’ailleurs eu une influence majeure sur le développement du yoga en Occident. Un indice… Le premier a mis au point une pratique aux vertus thérapeutiques bien connue, le yoga Iyengar et le second a codifié un yoga particulièrement rigoureux qui en a inspiré beaucoup d’autres : l’Ashtanga.
Depuis, le yoga s’est adapté aux envies contemporaines. On croise du yoga “hip-hop”, “power”, on le pratique dans des salles chauffées, certains cours se concentre sur des postures spectaculaires, d’autres sur la biologie de la Femme… En bref, il existe forcément un yoga pour vous !
1001 courants de yoga
S’il existe aujourd’hui beaucoup de cultures et sous-cultures de yoga, voici un bel aperçu des principales écoles contemporaines.
Cette liste sera mise à jour au fil des parutions de nos articles dédiés à chaque pratique pour approfondir vos connaissances.
Ashtanga :
École développée par Sri K. Pattabhi Jois (disciple de Krishnamacharya) qui influencera beaucoup d’autres formes de yoga. Si l’Ashtanga propose d’enchaîner des séries de postures dynamiques, à l’image du Hatha, sa particularité réside dans le fait que ses 6 séries ont été codifiées par le maître et sont graduellement difficiles à réaliser. Un élève ne peut pas se mesurer à une posture tant qu’il n’a pas acquis la précédente selon son professeur.
Je privilégie l’Ashtanga yoga si je souhaite me challenger avec une pratique rigoureuse.
Hatha :
Littéralement le « yoga de l’effort », le Hatha est apparu pour la première fois au XVe siècle dans le texte religieux Hatha-yoga-pradîpikâ de Svâmi Svâtmârâma. Il désigne un yoga postural qui mêle asanas, pranayamas et concentration. On en distingue d’ailleurs parfois difficilement les différences avec le Vinyasa. Pourtant, chaque posture de Hatha est maintenue le temps de plusieurs respirations alors que le Vinyasa les enchaînent de façon plus rapide.
Je privilégie le Hatha pour m’initier au yoga et revenir aux essentiels des asanas.
Vinyasa:
Dérivé de l’Ashtanga, le yoga Vinyasa est un souvent présenté comme un “flow” (un enchaînement fluide) de postures synchronisées à la respiration. Libre et créative, c’est une pratique qui s’affranchit des codes de son aîné tout en réemployant ses asanas. Souvent, les cours de Vinyasa se déroulent en musique (vous avez probablement déjà testé le hip-hop yoga !).
Je privilégie le yoga Vinyasa si j’aime la danse et les pratiques physiques dynamiques.
Bikram :
Pratique inventée par Bikram Choudhury, gourou aujourd’hui décrié grâce aux témoignages de nombreux élèves (en savoir plus). Dans une salle chauffée à 40,6°C avec 40% d’humidité, les séances de 90 minutes comprennent inlassablement les mêmes 26 poses et 2 exercices de pranayama. Aujourd’hui, devant la polémique, beaucoup de studios ont remplacé leur certification “Bikram” par l’appellation “hot yoga” (voir ci-dessous).
Je privilégie le yoga Bikram si… non, non, tournez-vous plutôt vers le hot yoga.
Hot yoga:
Forme de Hatha yoga pratiquée *roulement de tambour* à haute température dans une salle chauffée à entre 30 et 40°C. On accorde de nombreux bienfaits physiques et psychiques au yoga pratiqué sous la chaleur, mais attention à respecter vos propres limites. Pour la petite histoire, de nombreux studios ont choisi de laisser tomber le nom de “Bikram” mais donnent cependant souvent des cours reprenant la méthode du gourou. Les plus récents (ou plus critiques), eux, enseignent leur propre vision du hot Hatha, souvent plus flexible, complète et fun!
Je privilégie le hot yoga si j’aime les fortes chaleurs !
Iyengar :
Yoga thérapeutique codifié par B. K. S. Iyengar (lui aussi disciple de Krishnamacharya) après avoir étudié scientifiquement plus de 200 asanas et 14 méthodes de pranayama. Dans la tradition du Hatha, le yoga Iyengar met l’accent sur les asanas et la respiration, à la différence qu’il nécessite quasiment en permanence des accessoires (bloc, sangle, couverture, chaise) pour aider le corps à se maintenir dans les bonnes postures.
Je privilégie le yoga Iyengar si je ressens des douleurs articulaires ou musculaires ou tout simplement si je veux apprendre à connaître mon corps.
Jivamukti :
Fondé par David et Sharon Gannon en 1986, “Jivamukti” signifie « état de libération » en sanskrit. Il s’agit d’un yoga basé sur le chant, un travail corporel semblable au Hatha, une respiration profonde et la musique. Chaque cours débute par l’étude d’une leçon tirée des écrits fondateurs du yoga et tire les fils de cet enseignement tout le long du cours.
Je privilégie le Jivamukti pour apporter du sens à ma pratique.
Katonah :
Nevine Michaan a développé le Katonah Yoga® (il s’agit d’une marque déposée) voilà plus de 40 ans. Sur une base d’une pratique de Hatha, le Katonah reprend la précision des alignements de l’Iyengar (poussant même le détail jusqu’à des mesures géométriques), la pensée du Kundalini et la philosophie Taoïste. Raconté avec un univers très riche en métaphores, le Katonah théorise le corps tel une maison divisée en trois étages comprenant plusieurs pièces et construit son cours autour de cette image.
Je privilégie le Katonah yoga si je veux remettre en cause tout ce que je sais sur le yoga (spoiler alert: le chien tête-en-bas se pratique les talons en l’air).
Yoga Nidra :
Très proche de la méditation, le yoga Nidra déconnecte corps et esprit pour apaiser le mental. Souvent pratiqué allongé, il fait entrer les élèves dans un semi-sommeil permettant à la conscience de prendre le dessus sur les réactions physiques.
Je privilégie le yoga Nidra pour détendre mon esprit et apprendre à mieux me connaître.
Sivananda :
École fondée dans les années 1960 par Swami Vishnudevahanda qui donna le nom de son maître, Swami Sivananda, à sa pratique. C’est un yoga basé sur 5 principes fondamentaux (asanas, respiration, lâcher-prise, végétarisme et pensée positive) qui visent à améliorer la santé et la richesse spirituelle du pratiquant.
Je privilégie le yoga Sivananda si je cherche l’équilibre dans ma vie.
Yin yoga :
Popularisé par Paul Grilley dans les années 90, le Yin yoga peut dérouter… par sa lenteur. En effet, mêlant des asanas semblables à ceux du Hatha tenus pendant plusieurs minutes (5 en moyenne) au travail sur les méridiens du corps, le Yin s’appuie sur la médecine traditionnelle chinoise. Ce travail en profondeur fait travailler les tissus conjonctifs (tendons, ligaments, fascias) pour améliorer leur souplesse et leur santé. Il challenge aussi le mental en lui demandant d’appuyer sur pause le temps de chaque positions.
Je privilégie le Yin yoga en toute occasion, pour faire du bien à mon corps et à mon esprit.
Yin Yang :
Si le “Yin” est passif, le “Yang” est actif. Découpé en deux parties, la première basée sur le Yang, soit une pratique dynamique (Hatha vs Vinyasa), la seconde sur le Yin, soit une pratique en lenteur (voir ci-dessus), un cours de Yin Yang yoga est hybride. La conjonction de ces deux styles de yoga crée une énergie très particulière qui permet notamment une plus grande concentration lors de la phase Yin.
Je privilégie le Yin Yang yoga si je veux tester une pratique hyper complète.